Colocation solidaire - Villejuif (94)

Logis Transports souhaite réaliser à Villejuif une colocations étudiantes combinant une triple innovation : innovation technique et architecturale, innovation écologique et innovation sociale. Innovation technique et architecturale avant tout, puisqu’il s’agit de construire en atelier 24 modules tridimensionnels bois comprenant murs, plancher, toit, cloisons, doublages, cuisine, salle de bains, revêtements et même les prises électriques... puis de les amener sur site par camion et de les assembler comme un jeu de cubes. La durée totale de chantier ne dépassera pas 4 mois. Les études et le chantier se dérouleront en 12 mois, soit 3 fois moins qu’une opération classique. Au delà du caractère particulièrement démonstratif résultant du montage de ce grand mécano, ce process permet un meilleur controle de la qualité de fabrication en atelier et une limitation des nuisances sur site. Le projet se veut reproductible. Sur la base d’un système constructif simple et efficace, le bâtiment peut s’adapter à tout type de délaissés urbains (friches à combler, toiture à surélever...). Le projet de la rue Antomarchi est composé sur la base d’un T5 comprenant 6 modules. Il serait très facile de l’adapter sur la base d’un T3 comprenant 4 modules afin d’implanter le projet sur une parcelle plus étroite. 

Ce projet vise également un haut niveau d’innovation écologique. Tout d’abord, certifié Passiv’Hauss, il permet de consommer environ 40% de moins qu’un bâtiment classique RT2012 grâce à une sur-isolation de l’enveloppe, la pose de fenêtres triple-vitrages, un traitement rigoureux de l’étanchéité à l’air, une production de chauffage par air (batteries électriques), une ventilation double flux à récupération d’énergie haut rendement et une production d’ECS par un système thermodynamique 100% électrique. «L’utilisation de matériaux biosourcés concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles. Elle est encouragée par les pouvoirs publics lors de la construction des bâtiments.» (Loi de transition énergétique pour la croissance verte: 2015) Notre projet met un fort accent sur l’utilisation de matières biosourcées : ossature bois plutôt qu’en béton, isolation en fibre de bois (illustration ci-dessous) plutôt qu’en laine de roche, menuiseries en bois/alu plutôt qu’en PVC, sol en linoléum plutôt qu’en PVC, peinture biosourcée à base d’algues de Bretagne à faible COV plutôt qu’en acrylique classique. 

Et si la réinvention devenait la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays? La colocation solidaire comme une des solutions locales pour résoudre un problème global... ou l’invention d’un écosystème basé sur des valeurs comme le partage, l’empathie, la solidarité, le rapprochement des communautés, l’implication des habitants... Le fort développement actuel de l’habitat participatif en France confirme ces attentes. Quand 14 étudiants investissement chacun 4h par semaine dans un projet de solidarité avec et pour les habitants, c’est l’équivalent d’un temps plein 6 jours sur 7, consacré à des activités à forte valeur sociale type échange de services, ressourceries, culture de jardin, atelier cuisine, aide aux devoirs, ateliers théatre ou musique... C’est considérable au sein d’un quartier. Cela donne l’occasion d’échanger avec des gens auxquels on n’aurait jamais parlé et cela favorise la mixité à la fois sociale et générationnelle. Construire ce projet de colocation solidaire, c’est mettre en place les conditions pour le bon développement de cet écosystème. Sur les 422m² SHAB du projet, 40% sont dédiés aux espaces individuels (chambres) et 60% aux locaux mutualisées. Cette répartition 60/40 permet d’implanter une diversités de lieux plus ou moins informels: un coin bibliothèque dans le hall, un Local Commun Résidentiel (LCR) avec son coin cuisine à RDC, 1 bagagerie par étage, un séjour par étage, un prolongement extérieur du séjour par étage...